El Watan: “Un an après la loi du 25 février 2009 criminalisant la harga [en Algérie], ils sont nombreux à ne plus vouloir partir. Mais pas par crainte de finir en prison dans leur pays. … Les passeurs exigent des sommes énormes ! Les prix pratiqués aujourd’hui peuvent atteindre les 400 000 DA pour l’Espagne à partir de Ghazaouet.”
“Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne des droits de l’homme, a publié, en 2009, un rapport accablant relatif à cette tragédie : 36 000 jeunes harraga et environ 4 000 Algériens croupiraient dans les prisons espagnoles. Sans parler des 600 corps dans les morgues d’Almeria (Espagne). … « Les Européens ont mis beaucoup d’argent dans le programme Frontex (agence dotée de moyens de détection, de surveillance de toute migration par terre, par mer et même par air) et ont financé les régimes autoritaires du Sud (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc) pour bloquer ce type d’émigration clandestine. Je crois que si les jeunes ont furieusement envie d’émigrer, ils n’ont pas envie de mourir en mer, ils n’ont pas envie de traîner misérablement dans les centres de détention s’ils arrivent en vie, ils n’ont pas envie d’être ensuite expulsés vers leur pays. »”
“Kamel Belabed, porte-parole du collectif des familles de harraga disparus, est du même avis : « Les jeunes s’informent, lisent la presse et ont accès à Internet. Ils savent, pour la plupart, qu’il y a maintenant une ‘coopération’ avec l’Union européenne pour l’interception des barques de nos harraga. Nous savons que le programme MEDA [NF – Règlement (CE) n° 1488/96 du Conseil du 23 juillet 1996] décidé, semble-t-il, pour ‘un partenariat euromediterranéen afin de garantir la paix, la stabilité et la prospérité’ du bassin, cachait mal une finalité qui ne disait pas son nom : l’externalisation des frontières de l’Europe ! Le programme MEDA a porté le montant de l’aide à l’Algérie à 10 millions d’euros. Le principal bénéficiaire de cette aide a été la police algérienne des frontières… Ceci en 2005.”
“L’Union européenne est devenue une des sources des projets de loi au Maghreb jusqu’en Egypte. C’est sous sa houlette que la loi 09-01 a été adoptée comme ont été adoptées les mêmes lois dans chacun des pays sud-méditerranéens. »
“[D]’autres réfléchissent à de nouvelles pistes pour atteindre l’eldorado. A leurs yeux, moins coûteuses et moins risquées. Comme la Turquie, plus précisément Izmir, la luxueuse station balnéaire. « Pour moins de 150 000 DA, vous êtes en Italie ! confie Mourad, … refoulé d’Italie y a quelques mois. Le procédé est simple : on prend l’avion pour la Turquie, ensuite le train ou un ferry pour Izmir, où des passeurs nous attendent. Le coût de la traversée entre la Turquie et la Grèce est de 500 euros environ. Pour atteindre l’Italie, avec l’aide du même baron de l’immigration clandestine, vous devez payer 1000 euros environ. »”
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