Une letter de la part des associations défendant les droits des migrants où on recommande l’arrêt de toute négociation allant dans le sens de la conclusion d’un accord de réadmission UE-Maroc:
“Depuis le début des années 2000, l’Union européenne tente d’imposer au Maroc la signature d’un accord de réadmission qui comprendrait la réadmission des ressortissants marocains en situation irrégulière en Europe ainsi que celle de tout étranger ayant transité par le Maroc avant de parvenir sur le sol européen. A ce jour, le Maroc a pu résister aux pressions de l’Union européenne …. En effet, les accords de réadmission sont un des instruments centraux de la politique migratoire de l’UE, réitérés dans le Pacte européen sur l’asile adopté par le Conseil européen le 16 octobre 2008. Les négociations entre l’UE et les différents pays se réalisent en général dans l’opacité la plus totale….
Suite à l’adoption du principe d’un Statut avancé pour le Maroc et dans le cadre du premier Sommet UE-Maroc, qui se déroule du 6 au 8 mars à Grenade, nous nous inquiétons des pressions de l’Union européenne sur le Maroc qui semblent de plus en plus fortes. En effet, bien que l’UE déclarait, au sujet du Statut avancé du Maroc, lors du 8ème conseil d’association, que « ce partenariat renforcé entre l’UE et le Maroc traduit la volonté de l’UE de répondre positivement aux attentes et aux besoins spécifiques du Maroc, afin de l’accompagner dans son processus courageux de modernisation et de démocratisation (…) ». Il est pourtant clair que la signature de l’accord de réadmission UE-Maroc ne répond en rien aux attentes et aux besoins spécifiques du Maroc. Au contraire, l’UE à travers ses politiques migratoires restrictives, notamment celles des visas, a transformé les pays frontaliers de l’UE en pays de transit et cherche aujourd’hui à les ancrer dans ce rôle en expulsant vers ces territoires toute personne en situation irrégulière en Europe ayant transité par ces derniers. …
Nous dénonçons par ailleurs, le rôle ambigu de l’UE qui d’une part déclare encourager le Maroc dans son processus de démocratisation et de promotion des droits humains, tout en le poussant, d’autre part à mettre en place des mesures restrictives de contrôle des frontières et de réadmission qui mettent en péril le respect des droits humains et en particulier celui des migrants tant sur le territoire marocain qu’européen. Pour rappel, cela a été déjà le cas par le passé, notamment lors des événements de Ceuta et Melilla….”
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